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Détente / Contes / Arabe

Djeha N° : 91

Les potirons et les noix



Assis seul sous un noyer, Djeha s'aérait avec, en guise d'éventail, une feuille de potiron cueillie dans le verger s'étendant à ses pieds.

- "Je me demande si je ne devrais pas enlever ce turban qui me tient chaud."

Djeha regarda à droite, à gauche, derrière lui, devant lui :

- "Il n'y a pas âme qui vive en vue. Je peux enlever mon turban sans que quelqu'un puisse rire de ma calvitie !"

Il déroula son turban et l'utilisa pour essuyer sa tête chaude ruisselante de sueur. Il posa le turban sur le sol, à côté de lui et soupira, satisfait, ventilé par la feuille de potiron.

- "Je me sens bien", dit Djeha. "J'ai fait du bon travail dans le vignoble aujourd'hui. J'ai mérité un bon dîner. Kalima a dit qu'elle allait faire cuire le potage de poulet pour le dîner."

Il agitait de plus en plus lentement la feuille de potiron, qui s'arrêtait dès que Djeha somnolait, reprenant dès qu'il s'éveillait de nouveau. Soudain, il remarqua quelque chose d'insolite.

- "Vieil arbre stupide !" Dit Djeha en pointant un doigt accusateur au noyer qui le protégeait du soleil.
- "C'est tout ce que tu peux produire ?" Dit-il en regardant avec mépris les noix qui poussaient sur l'arbre.

- "Regardez votre taille !" Dit Djeha aux noix. "Les meilleures d'entre vous ne sont pas plus grandes que mon pouce. Prenez exemple sur votre voisin, le potiron. Sa liane est rampante et humble, mais voyez quels fruits énormes elle donne."
- Songez, dit Djeha à son auditoire de noix et de potirons, "que les choses auraient pu être inversées. Les énormes potirons pourraient alors se tenir fièrement sur les solides branches de ce noyer. Les petites noix pourraient s'accrocher sans peine à la liane du potiron, cette dernière pouvant même relever sa tête, si elle portait des fruits de taille raisonnable."

Une douce brise était brusquement apparue et agitait les branches au-dessus de sa tête chauve.

- "Oui, oui", continua t-il, "si Dieu avait créé les arbres et les lianes, pour…"

Djeha n'a jamais pu terminer sa phrase. Au-dessus de sa tête, il y eut un petit craquement dans les branches, comme si quelque chose traversait le feuillage. Un bruit sec retentit alors que quelque chose heurtait la tête chauve de Djeha.

Il hésita un court instant. Avec sa main gauche il ramassa une noix, petite sans doute, mais dure, très dure. Avec sa main droite, il frotta sa pauvre tête où un petit morceau de coquille de noix était planté. En s'excusant, Djeha leva les bras.

- "Oh Allah !" Dit-il humblement et avec humilité. "Pardonne-moi d'avoir dit que tu as eu tort d'avoir créé des potirons poussant sur des lianes volubiles et des noix poussant sur des arbres. Tu as été plus sage que moi. Supposons que cela avait été un potiron qui serait tombé de cet arbre sur ma pauvre tête !"

Détente / Contes / Arabe

Djeha N° : 93

Une amende de cinq piastres



Un jour, Djeha se promenait dans les bois environnants quand tout à coup quelqu'un lui a donné une tape sur la nuque, et ce avec tellement de force qu'il a failli être renversé

- "Comment oses-tu me frapper !" Lui dit Djeha mécontent.

Le jeune homme, un tant soit peu arrogant, lui a fait des excuses sommaires et a dit qu'il avait fait une erreur et s'était trompé, le prenant pour un de ses très bons amis. Il a par ailleurs émis l'avis que Djeha faisait "une montagne d'un simple grain de beauté".

Après cette offense évidente, rien moins qu'un procès ne pouvait satisfaire Djeha. Le magistrat a entendu les deux parties avec une impartialité apparente, mais en fait c'était un ami du contrevenant.

- "Bien, mon cher Djeha", a t-il dit. "Je comprends parfaitement ce que vous ressentez. Quiconque, dans des circonstances identiques, ressentirait la même chose. Que diriez-vous si je vous permettais de lui donner une tape à votre tour ? Serez-vous quitte ?"
- "Non ! Je ne serai pas satisfait avec une telle sentence", dit Djeha, qui estimait avoir été offensé et qui voulait que justice soit rendue.
- "Bien", dit le juge. Ayant dûment délibéré sur les différents aspects du cas, je condamne le contrevenant à une amende de cinq piastres, pour être payée à la partie offensée."

Il a alors dit au jeune homme d'aller chercher les cinq piastres, ce que fit volontiers ce dernier. Djeha s'était assis, en attendant le retour du jeune homme. Une heure a passé, puis deux heures, mais toujours aucun signe du jeune homme. Quand fut arrivée l'heure de fermer le tribunal, Djeha choisit le moment où le magisDjeha vint frapper un jour à la porte de sa voisine Fatima :

- "Peux-tu me prêter une de tes marmites ? J'en ai besoin pour faire mon repas."
- "Bien sûr", lui dit-elle, "je vais te la chercher."

La voisine revint avec une marmite de taille moyenne qu'elle donna à Djeha. Le lendemain, Djeha-Hoja posa une petite marmite à l'intérieur de la première et frappa à la porte de sa voisine.

- "Merci beaucoup, ma sœur. Voici ta marmite, elle m'a rendu grand service."
- "Mais, Djeha, la petite n'est pas à moi !"
- "Mais si ! La nuit, ta marmite a accouché d'une petite. C'est sa fille, donc elle te revient de droit."

La voisine se moqua de la crédulité de Djeha, mais fut contente de gagner une petite marmite.

Quelques jours plus tard, Djeha frappa à nouveau à la porte de sa voisine.

- "Peux-tu encore me prêter une de tes marmites ?"
- "Avec joie", lui répondit-elle. "Je m'en vais te prêter la plus grande et la plus belle."

La voisine espérait récupérer une deuxième belle marmite. Djeha prit la grande marmite, remercia sa voisine et rentra chez lui. Deux jours passèrent, puis quatre, sans aucune nouvelle de Djeha. La voisine commença à s'inquiéter. Elle finit par frapper à la porte de son voisin.

- "Tu as oublié de me rendre ma marmite."
- "Je n'ai point oublié, mais je ne savais pas comment t'annoncer la mauvaise nouvelle. En vérité, alors qu'elle accouchait, ta belle marmite est morte la nuit dans des douleurs atroces."
- "Es-tu en train de te moquer de moi, Djeha ? Où a-t-on entendu parler de marmite qui meurt ?"
- "Tu as cru qu'une marmite pouvait enfanter et maintenant, tu refuses de croire qu'elle peut mourir ?"trat était le plus occupé pour lui donner une puissante claque sur la nuque et dit :

- "Désolé, je ne peux pas attendre plus longtemps, votre Honneur ! Quand notre ami reviendra, vous pouvez lui dire que c'est à vous qu'il doit maintenant les cinq piastres"