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LES HISTOIRES NAIVES ET ABSURDES DE DJEHA N° : 70

Le sauvetage de la lune



Djeha bailla et s'étira.
- Il est temps d'aller au lit, se dit-il en se frottant les yeux, mais prenons d'abord un bon verre d'eau fraîche
Il essaya d'atteindre la cruche. Vide !
- Kalima ! Appela t’il, Kalima !
Aucune réponse ! Il devait aller lui-même au puits pour remplir la cruche. Une fois dehors, il inspira profondément, appréciant la fraîcheur de l'air et humant
le parfum des fleurs d'amandier. Il était bien content que Kalima soit endormie
- Je me demande si l'eau est noire ou dorée, par une telle nuit, pensa-t-il. Il se pencha pour regarder le fond du puits, ses yeux
grands ouverts. Aussitôt il poussa un cri et pleura, cherchant désespérément quelqu'un pour l'aider.
- Kalima ! Appela t’il, Kalima ! La lune est tombée dans le puits !
Aucune réponse et personne pour l'aider. Quelque chose était arrivé qui rendrait triste le monde entier. Lui, et lui seul pouvait rétablir les choses et il devait trouver un moyen pour cela. Mais, il était troublé et ne savait par où commencer ? Il remarqua le crochet au bout de la corde qu'il tenait dans sa main.
- Si ce crochet peut soulever un seau d'eau, il peut sûrement soulever la lune, se dit-il. Tiens bon, belle lune, tout sera bientôt comme avant. Il envoya le crochet dans le fond et le ramena, mais il n'y avait rien d'accroché malgré ses efforts ! Soudain, dans un nouvel effort, il tomba à la renverse, les yeux fixés au ciel. Il vit alors la lune, une pleine lune bien ronde, qui brillait dans le ciel.
- Oh Lune ! Dit Djeha triomphant, cela a été un rude un combat, mais je t'ai sauvée. Maintenant tu peux briller à nouveau pour le monde entier.

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LES HISTOIRES NAIVES ET ABSURDES DE DJEHA N° : 73

Quand les ânes pondent des œufs



Des plis de sa veste lâche, Kamil sortit quelque chose de grand, lisse, rond et jaune et l'a fièrement tendu à Djeha et Kalima.
- Un œuf d'âne, annonça-t-il. Tout ce que vous avez à faire est de vous asseoir sur cet œuf pendant trois semaines. Alors un bébé âne en sortira. Il grandira et dans quelques mois vous aurez un deuxième âne vigoureux pour porter vos charges et vous emmener tous les deux en voyage.
Djeha et Kalima furent surpris par la bonté de Kamil. Auparavant, ils n'avaient jamais pensé à lui comme un très bon ami. En fait, ils avaient eu une querelle avec lui, juste la semaine dernière.
- Nous vous remercions sept fois pour ce merveilleux cadeau ! Lui dirent-ils.
Les trois semaines suivantes ont été longues pour Djeha et Kalima. Tandis que Djeha était assis sur l'œuf, fumant son narguilé ou somnolant, sa femme préparait
les repas et nettoyait la maison. Quand Kalima était assise sur l'œuf, tout en filant sa laine, Djeha coupait du bois, allait à la place du marché ou au café et discutait avec ses amis. Les voisins venaient de temps à autre pour leur parler.
- Laissez-nous voir l'œuf d'âne, Demandaient-ils. Nous n'en avons jamais vu.
- Oh non ! Répliquait Djeha ou Kalima. Nous ne pouvons pas prendre le risque de le laisser se refroidir.
La première semaine passa, puis une deuxième, puis une troisième. Djeha et sa femme surent que le temps était arrivé de voir leur bébé âne. Ils découvrirent l'œuf et le caressèrent. Il semblait plus doux. Sûrement il ne devrait pas tarder à éclore. Ils ont patiemment couvé l'œuf, à tour de rôle, pendant encore trois jours. L'œuf était plus doux mais aucun ânon n'en était sorti. Par contre, il dégageait une odeur particulière fort désagréable.
- Cet œuf est pourri, dit Djeha. Nous ne pouvons jamais espérer avoir un ânon. Déçu, il prit l'œuf pourri pour le jeter. Comme il marchait lentement dans la rue, l'œuf sous son bras, il s'est demandé pourquoi les gens prenaient un air si amusé.
- Les oeufs d'âne poussent sur des lianes de potiron ! Les oeufs d'âne poussent sur des lianes de potiron ! Chantaient les enfants.
Arrivant au-delà des murailles de la ville, en haut d'une colline, il lança le potiron qu'il prenait pour un œuf. Il dévala la pente entre les rochers et les buissons. Arrivé au bas de la pente, il frappa une pierre et s'ouvrit. Un lapin qui dormait sous un arbre, effrayé par le potiron qui venait d'éclater, s'échappa et disparut. En voyant le lapin aux longues oreilles, Djeha poussa un profond soupir.
- Voilà enfin le bébé âne ! L'œuf était prêt à éclore ! Nous aurions dû attendre encore un peu ! Maintenant, notre ânon est perdu pour toujours ! Puisse Allah nous aider !

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DJEHA ET SON BURNOUSS N° : 76

Le banquet et le burnous



- Vite ! Tu vas être en retard pour le banquet de Khalid ! Plusieurs personnes ont donné ce conseil à Djeha comme il rentrait chez lui, après avoir travaillé dans son vignoble.
- Ils ont raison, a admis Djeha, ajoutant :
- Je serai en retard pour le dîner, à moins que je n'y aille maintenant – tel que je suis.
Il a redirigé son âne vers la maison de Khalid. Arrivé là, il l'attacha à un pieu dans la cour de Khalid. Toujours sûr d'être le bienvenu, il a distribué sourires et plaisanteries à droite et à gauche. Il était tellement content qu'il n'a pas remarqué que personne ne l'écoutait ! Bien plus étrange encore, quand le potage fut servi, Khalid conduisit les autres hommes à table, ne prêtant aucune attention à Djeha.
- Oh Khalid Effendi ! Dit gaiement Djeha. J'ai constaté une excellente récolte dans votre vignoble.
Occupé avec des invités mieux habillés, Khalil semblait ne pas avoir entendu. Djeha regarda attentivement les invités. Chaque homme portait ses vêtements les plus beaux. Alors Djeha regarda ses propres mains, durcies par le travail dans le vignoble. Il regarda ses propres vêtements rapiécés. Tranquillement, il s'esquiva, détacha son âne et rejoignit sa maison.
- De l'eau chaude et du savon, ordonna-t-il à sa femme. Mes nouvelles chaussures ! Mon turban le plus beau ! Mon beau burnous blanc ! Ajouta-t-il.
Djeha était devenu un homme nouveau, que sa femme admirait, ne l'ayant pas vu, depuis des années, aussi bien paré. Arrivant à la maison de Khalid, un domestique le salua et le conduisit dans la pièce du banquet. Khalid l'escorta à la meilleure place. Il fut bien servi et tous les hommes lui souriaient et ne prêtaient attention qu'à lui. Au moment le plus propice, Djeha prit le morceau de viande le meilleur et, au lieu de le porter à sa bouche, ouvrant son burnous, il plaça la viande dans une poche intérieure.
- Mange, burnous, mange ! Dit Djeha, qui fit suivre la viande par une poignée de pilaf, un morceau de fromage et une figue.
- Mange, burnous, mange ! Répétait Djeha à chaque bouchée introduite dans la poche intérieure du burnous.
Les invités se sont arrêtés de manger pour regarder Djeha alimentant son burnous.
- Dites-moi, Djeha Effendi, lui dit Khalid, que signifie cette façon de parler à votre burnous et de lui donner à manger.
- Quand je suis entré ici avec mes vieux habits, il n'y avait pas de place pour moi à cette table. Mais quand je suis revenu, paré de nouveaux habits, rien n'était trop beau pour moi. Cela montre que c'était le burnous, et non pas moi, que vous avez invité à votre banquet.

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DJEHA ET SON BURNOUSS N° : 78

Tir à l'arc au clair de lune



Depuis le jour où Djeha avait étonné les soldats de Tamerlan, en tirant à l'arc et en envoyant la flèche dans le mille, il tenait à sa portée un arc et une flèche, au cas où il en aurait l'usage. Il se sentait plus rassuré de savoir qu'il pouvait défendre sa maison et sa femme contre toute menace. Une nuit, il fut réveillé par des bruits venant de sa cour. Sans réveiller sa femme, il rampa jusqu'à la fenêtre, prenant avec lui arc et flèche.
En regardant dehors, il constata que la cour était dans une totale obscurité, mais il pouvait toujours entendre un bruit venant du vieil abricotier, comme si le vent s'engouffrait dans les vêtements d'un possible voleur.
Dans l'obscurité, il ne pouvait rien voir. Soudain la lune émergea d'un nuage qui la cachait et toute la cour se trouva éclairée. Il y avait un maraudeur, juste sous le vieil abricotier. Djeha pourrait voir sa djellaba qui flottait au vent. Il était temps maintenant pour Djeha de se comporter en héros. Il regarda Kalima qui dormait et chuchota :
- Quoi qu'il puisse advenir, ton mari te protégera ! Dors sans crainte ! Tu es en parfaite sûreté !
- Allez-vous en, voleur ! Cria Djeha. Il attendit. Ce qui paraissait être le visage du voleur était toujours sous l'arbre.
- Pars ou je te tuerai avec ma flèche. Cette menace aurait dû suffire pour terrifier l'intrus, mais il ne bougeait toujours pas.
- J'arme mon arc, dit Djeha. Le voleur était toujours là, sans bouger.
- Je désarme mon arc, l'avertit Djeha, qui voulait ainsi donner une chance au voleur et lui permettre de s'échapper. Mais, ce dernier ignora ces menaces.
- Je tire ! Cria Djeha, ce qu'il fit aussitôt. À ce moment même, la lune fut cachée par un autre nuage et la cour fut de nouveau dans l'obscurité totale.
Il constata de visu qu'il n'y avait plus rien sous le vieil arbre. Le voleur était probablement parti, sans demander son reste. Djeha raconta toute l'histoire, avec force gestes, à Kalima qui était maintenant réveillée. Alors il se blottit sous son édredon et dormit profondément, convaincu d'avoir été très courageux. A son réveil, il constata que Kalima allait et venait, montrant une grande agitation et beaucoup de colère.
- Djeha Effendi ! Djeha Effendi ! Viens ici !
Il alla à la fenêtre et vit Kalima tenant son propre burnous, qu'elle avait lavé la veille et qu'elle avait mis à sécher sous le vieil abricotier. Son beau burnous blanc était transpercé de part en part par la flèche de Djeha.
- Oh, Dieu soit loué ! Dit Djeha.
- Pourquoi louer Dieu alors que tu as sérieusement abîmé ton burnous ?
- Oh, Kalima ! Tu ne vois donc pas que ma vie a été sauvée comme par miracle ? Cria Djeha, regarde où cette flèche a percé le burnous ! Si j'avais été à
l'intérieur du burnous, la flèche aurait atteint mon estomac. Oh, Dieu soit loué !