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Détente / Contes / Arabe

DJEHA ET SON ANE N° : 17

Djeha, son fils et l’âne



Djeha dit un jour à son fils, alors qu’il atteignait sa douzième année :
- Demain, tu viendras avec moi au marché.
Tôt le matin, ils quittèrent la maison. Djeha s’installa sur le dos de l’âne, son fils marchant à côté de lui. A l’entrée de la place du marché, Djeha et de son fils
furent l’objet de railleries acerbes :
- Regardez-moi cet homme, il n’a aucune pitié ! Il est confortablement assis sur le dos de son âne et il laisse son jeune fils marcher à pied.
Djeha dit à son fils :
- As-tu bien entendu ? Demain tu viendras encore avec moi au marché !
Le deuxième jour, Djeha et son fils firent le contraire de la veille : le fils monta sur le dos de l’âne et Djeha marcha à côté de lui. A l’entrée de la place, les mêmes
hommes étaient là, qui s’écrièrent
- Regardez cet enfant, il n’a aucune éducation, aucun respect envers ses parents. Il est assis tranquillement sur le dos de l’âne, alors que son père, le pauvre vieux, est obligé de marcher à pied !

Djeha dit à son fils :
- As-tu bien entendu ? Demain tu viendras de nouveau avec moi au marché !
Le troisième jour, Djeha et son fils sortirent de la maison à pied en tirant l’âne derrière eux, et c’est ainsi qu’ils arrivèrent sur la place. Les hommes se moquèrent
d’eux :

- Regardez ces deux idiots, ils ont un âne et ils n’en profitent même pas. Ils marchent à pied sans savoir que l’âne est fait pour porter des hommes.
Djeha dit à son fils :
- As-tu bien entendu ? Demain tu viendras avec moi au marché !
Le quatrième jour, lorsque Djeha et son fils quittèrent la maison, ils étaient tous les deux juchés sur le dos de l’âne. A l’entrée de la place, les hommes laissèrent
éclater leur indignation :
- Regardez ces deux-là, ils n’ont aucune pitié pour cette pauvre bête !
Djeha dit à son fils :
- As-tu bien entendu ? Demain tu viendras avec moi au marché !
Le cinquième jour, Djeha et son fils arrivèrent au marché portant l’âne sur leurs épaules. Les hommes éclatèrent de rire :
- Regardez ces deux fous, il faut les enfermer. Ce sont eux qui portent l’âne au lieu de monter sur son dos.
Et Djeha dit à son fils ;
- As-tu bien entendu ? Quoi que tu fasses dans ta vie, les gens trouveront toujours à redire et à critiquer.

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DJEHA ET SON ANE N° : 16

Un âne exceptionnel



- Je dis non et non ! Je ne garderai pas cet âne un jour de plus ! Djeha lança un regard furieux au petit âne gris qui battait l'air patiemment avec sa queue pour éloigner les
myriades de mouches qui l'assaillaient, attendant que Djeha lui mette sur le dos la vieille carpette qui servait de selle.
- Qui te dit qu'un nouvel âne ne sera pas aussi, sinon plus têtu que celui-ci, suggéra Kalima.
- Ce malheureux âne est plus que têtu ! Fulmina Djeha. Il mange comme un éléphant, mais devient chaque jour plus maigre. Il est lent comme une tortue, paresseux comme une couleuvre, vicieux comme un renard, stupide comme un poisson et têtu comme un âne !

Kalima tapota le petit âne qui a alors affectueusement frotté sa tête contre sa manche. Kalima n'a rien dit. Elle s'était suffisamment disputée avec son mari pour deviner quelles seraient ses réactions.
- Dis adieu à cette créature ! Dit Djeha, en enfourchant le petit animal et lui a demandé, selon la manière habituelle de conduire les ânes (un "rghr-r-r-r" guttural), d'avancer. Ce qu'il ne fit pas.
- Un autre qu'un autre âne aurait déjà avancé à cet ordre. Tu verras quel excellent âne je ramènerai du marché. Je peux vendre cet âne misérable suffisamment cher pour en acheter un autre meilleur et il me restera une pièce d'or pour te permettre de confectionner une nouvelle robe.

- Ughr-r-r-r, gronda-t-il de nouveau.
Le petit animal agita ses longues oreilles, à contre-cœur, et s'en alla. Jubilant à l'évocation de l'importante affaire qu'il allait réaliser au marché, Djeha tapota le
cou de son âne et se dirigea vers la place du marché.

- Voici un âne dont son propriétaire sera fier, dit Djeha en remettant l'âne au commissaire-priseur.
- Un tel âne devrait rapporter un bon prix, dit le commissaire-priseur.

Il poussa l'âne, pinça ses pattes et regarda ses dents.
Comme Djeha, il vanta bien fort ses mérites. Le commissaire-priseur a aligné les animaux l'un après l'autre pour la vente. Aucune offre n'a été faite pour
l'âne de Djeha. Ce dernier n'avait d'yeux que pour un âne qu'il voyait plus grand, plus soyeux et plus dodu que les autres. Sûrement c'était l'âne qu'il lui fallait. Finalement, tous les ânes ont été vendus, sauf deux
– celui que Djeha avait apporté et celui qu'il avait décidé d'emporter.
Il fut soulagé de voir que le commissaire-priseur amenait d'abord son vieil âne. Il avait besoin d'avoir l'argent de sa vente avant de faire une offre pour l'âne sur lequel il avait jeté son dévolu.

- Voici un âne qui vaut la peine d'être acheté ! Dit le commissaire-priseur, en se frottant les mains. J'ai souvent observé cet âne et j'ai regretté qu'il n'ait pas été mien. Voyez cette lueur dans ses yeux ! C'est un âne qui vous obéira avant que vous ne lui en ayez donné l'ordre. Regardez ces muscles ! Et ces pieds graciles ! Je parie que cet âne est plus rapide que n'importe quel âne d'AkShehir !

Djeha regarda les pattes de son âne. Il n'avait jamais remarqué qu'elles étaient graciles ni combien son poil était si soyeux.
- Combien offrez-vous pour le plus beau, le plus fort, le plus sage, le plus travailleur, le plus obéissant des ânes de tout AkShehir ?
- Trente livres, offrit un villageois.
Djeha le regarda fixement.
- Trente livres pour l'âne le meilleur d'AkShehir !
Cinquante, surenchérit Djeha.
- Soixante livres, proposa un autre villageois
- soixante-dix ! Quatre-vingt ! Quatre-vingt- dix !
Le prix est monté, jusqu'à ce qu'un villageois offre deux
cents livres.
- Deux cent dix, proposa un autre.
- Deux cent vingt, cria Djeha.
Aucune autre offre n'ayant été faite, le commissaire-priseur remit la bride à Djeha, qui paya ainsi cash son propre âne.
- Ughr-r-r-r, ordonna-t-il à l'âne qui s'est mis à trotter vers la maison. Comme Kalima sera fière de cette acquisition !
A mi-chemin de la maison, il commença à se demander pourquoi sa bourse était vide. Il avait projeté, en bon négociateur, de ramener à la maison un âne et plus
d'argent qu'il n'avait emporté. C'était embarrassant. Peut-être Kalima pourra-t-elle le lui expliquer ?