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LES FANFARONNADES ET LES RUSES DE DJEHA N° : 25

A qui sont les pieds ?



Un jour, quatre garçons traversaient un ruisseau qui coulait à l'extérieur d'AkShehir, quand ils ont entendu le bruit des sabots d'un âne.
- Cela ressemble à l'âne de Djeha ! Dit Mouloud, le fils du boucher.
Bientôt, sur le chemin qui longeait le ruisseau, les garçons observèrent un petit âne gris, portant sur son dos Djeha, à demi somnolent.
- Il est tellement endormi, que je parierai que nous pouvons lui jouer un tour, dit Djamal, le fils de l'épicier.
- Quel tour ? Demanda Mahmoud, le fils du bourrelier.
- Nous devons trouver vite ! Dit Karim, le fils du tisserand.
L'âne et son propriétaire approchaient.
- Devons-nous l'appeler ? Chuchota Mahmoud.
- Non ! A répondu Karim. Si nous le laissons parler le premier, il ne soupçonnera rien.
L'âne et Djeha s'arrêtèrent près des garçons.
- Bonjour, les jeunes ! Dit Djeha. Qu'avez-vous donc pour vous tenir ainsi, comme des arbres plantés dans le ruisseau ?
Les garçons ont poussé du coude Mouloud pour qu'il parle.
- Oh Djeha Effendi ! Dit ce dernier, d'un ton affecté qu'il voulait affligé. Nous sommes dans une situation épouvantable !
- Vous avez des ennuis ? Comment puis-je vous aider ? Dit Djeha, qui était descendu de son âne, s'était déchaussé et barbotait dans le ruisseau.
- Si vous, vous ne pouvez pas nous aider, personne ne le pourra et nous devrions rester debout ici dans le ruisseau le reste de nos jours, lui répondit Mouloud.
- Oh sage Djeha ! Que devons-nous faire ? Répéta Karim.

Djeha regardait attentivement dans l'eau pour trouver quelle chose épouvantable leur être arrivée. Tout ce qu'il pouvait voir, c'était un ensemble de huit pieds vigoureux et trapus. Les garçons ont poussé du coude Djamal pour continuer l'histoire.
- Vous ne voyez donc pas ce qui est arrivé, Djeha Effendi ? Gémit ce dernier. Nos pieds sont complètement emmêlés. Je pense que ce pied-ci et que
ce pied-là sont les miens, mais Mouloud dit que l'un des deux est le sien
- Je dis que ce pied et celui-là sont à moi revendiqua Mahmoud, mais Karim revendique le premier. Et ainsi de suite, chacun revendiquant les pieds de l'autre.
Djeha observa et claqua sa langue comme pour montrer qu'il était désolé pour les garçons. Djeha s'approcha de la rive et prit un grand et solide bâton qui traînait par-là.
- Je peux vous aider à trouver quels pieds appartiennent à qui, dit Djeha. Il éleva le bâton et l'abattit avec force près l'endroit où se trouvait
l'enchevêtrement des pieds. Mais personne ne fut atteint, car plus aucun pied n'était là. Ils étaient tous sur la rive, chaque garçon ayant retrouvé sa propre paire !
- Je suis bien content d'avoir pu vous aider, mes jeunes amis !
Riant sous cape, Djeha remit ses chaussures et est remonté sur son âne.
- Appelez-moi la prochaine fois que vous perdrez vos pieds ou alors trouvez-vous d'autres sortes d'ennuis.

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LES FANFARONNADES ET LES RUSES DE DJEHA N° : 29

La peau de l'ours



Le bruit du choc de la hache de Djeha résonnait dans la forêt. Le silence s'est installé dès que Djeha s'arrêta pour se reposer. Soudain, Djeha sursauta et fut debout. Quel était ce craquement, sous les brindilles, non loin de ses pieds ? Ce n'était pas les pas d'un écureuil, d'un lapin ou d'un renard. Djeha observa attentivement l'endroit d'où venait dont le bruit. Le craquement devenait plus proche et plus fort. Il aperçut une fourrure noire qui se déplaçait, puis quatre pieds rigides se dodelinant maladroitement et venant vers lui, un nez noir luisant entre des yeux perçants ! Le plus grand
ours que Djeha n'ait jamais vu de toute sa vie de bûcheron !

Djeha a couru vers l'arbre le plus proche, un poirier sauvage et il y a grimpé tant bien que mal, encore plus prestement que quand il était enfant. Plus l'ours se rapprochait, plus il semblait grand. Il vint s'installer juste sous l'arbre où Djeha se cachait.

L'ours a baillé. Il s'est étiré. Il a baillé de nouveau. Il s'est étendu sur le sol, a grogné et s'est assoupi, fermant ses yeux.
- Ne me fais pas une telle blague, pensa Djeha. Tu feins de dormir mais tu attends juste que je descende pour te précipiter sur moi.
Djeha s'est accroché à la branche, ses yeux fixés sur l'ours. Il s'attendait à tout moment à ce que ce dernier lui saute dessus. Il a voulu s'élever plus haut dans l'arbre, mais avait peur de faire du bruit et de donner ainsi l'alarme. Alors l'ours a frémi et s'est détendu, puis
a respiré bruyamment en émettant un ronflement sonore.
- Tu sembles endormi ! Chuchota Djeha, pas du tout certain pour oser croire ce qu'il voyait.

Puis, à l'épouvante de Djeha, l'ours s'est dressé sur ses pattes de derrière et a posé ses grandes griffes sur le tronc de l'arbre où Djeha était accroché. Il s'est mis à renifler voracement, jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait : une poire sauvage bien juteuse. Mangeant et montant, mangeant et montant, l'ours est parvenu presque en haut de l'arbre. Tremblotant de peur, Djeha atteignit la branche la plus haute qui pourrait
probablement supporter son poids.
Si seulement l'ours se contentait de ne pas aller plus haut. Il reniflait chaque poire à sa portée et l'engloutissait jusqu'à ce que ses grandes lèvres soient tout près de la bouche de Djeha. Essayait-il de partager les poires avec lui ?
- Non, merci ! Cria Djeha, essayant d'être poli, même dans une telle situation, je ne m'intéresse pas aux poires, je n'en mange jamais, non, jamais !

Soudain, on entendit des cris perçants venant du branchage proche. Avec un hurlement terrifié, l'ours perdit l'équilibre et tomba à travers les branches. Il y eut un bruit sourd quand il atteignit le sol, puis le silence – un silence qui était le bienvenu. Djeha a passé le reste de la nuit à essayer de rejoindre lentement et progressivement le bas l'arbre. Après chaque mouvement, Djeha attendait pour être sûr que l'ours soit sans vie. Le matin, Djeha avait atteint la branche la plus basse du poirier. Il sauta maladroitement de cette branche. Il commença à se diriger, en boitant, vers sa maison, en pensant au petit déjeuner qui l'attendait et à l'histoire qu'il allait raconter.

Cependant, plus il s'imaginait le véritable récit de sa nuit de tourment, plus il estimait qu'il n'y aurait aucune gloire à en tirer. Soudain un sourire apparut sur son visage fatigué. Il est revenu en courant vers le poirier, a sorti son couteau et dépecé l'ours. L'épaisse fourrure noire sur ses épaules, il marcha à grands pas, en chantant, vers AkShehir. Il n'est pas entré en ville par la petite porte, plus proche de sa maison, mais a contourné la muraille pour entrer par la porte principale, près de la place du marché, parcourant les rues animées, l'une après l'autre, jusqu'à ce que tout AkShehir sache que Djeha était un grand et courageux chasseur, qui avait tué, à mains nues, un énorme et féroce ours noir.