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HISTOIRES LOGIQUES DE DJEHA N° : 79

Couper la branche sur laquelle on est assis



Djeha était assis à califourchon sur une grosse branche de cerisier, ses culottes amples et son long burnous blanc enserrant sa taille et ses jambes se balançant d'un côté à l'autre, chaque fois qu'il maniait sa hache.
- Le salut sur toi, Djeha Effendi ! Appela une voix en dessous.
- Sur toi le salut, Khalid Effendi ! Dit Djeha assis en équilibre sur la branche. Posant sa hache, il arrangea son turban qui avait glissé sur le côté.
- Tu vas tomber de cet arbre ! L'avertit Khalid. Regarde comme tu es assis !
- Tu ferais mieux de regarder où tu marches, rétorqua Djeha. Les gens qui regardent les cimes des arbres et les nuages sont sûrs de se cogner les orteils.
Soudain, la branche s'est retrouvée au sol, suivie par la hache, puis par Djeha. Il était trop occupé pour remarquer qu'il était assis du mauvais côté de la
branche qu'il était en train de couper.
- Tu es un sage, Khalid Effendi, dit Djeha. Tu m'as dit quand j'allais tomber. Tu es sûrement un prophète. Dis-moi maintenant, quand je vais mourir.
- Quand ton âne aura fini de braire quatre fois, lui dit Khalid.
Trop contusionné et ébranlé pour continuer à travailler désormais, Djeha monta sur son âne et se dirigea vers sa maison. Quant à l'âne, il songeait à son râtelier, au foin qu'il contenait et à son petit ânon. A ce rappel, il allongea son cou et se mit à braire. Soudain Djeha s'est rappelé la prophétie de Khalid, juste après sa chute du cerisier.
- Amin, Amin ! S'exclama Djeha. Je suis un quart de mort !
Un peu plus loin sur la route, ils ont rencontré un autre âne et son cavalier. Le petit animal de Djeha lança un braiment en guise de salutation amicale à son
congénère.
- Oh ! Là ! Là ! Se dit Djeha, en frissonnant. Je suis demi-mort !
L'âne a alors commencé à penser au ruisseau où il se désaltérerait bientôt, et à l'évocation de l'eau fraîche qui l'attendait, il a lancé un troisième braiment.
- Amin, Amin ! Gémit Djeha. Je suis maintenant aux trois quarts mort !
Il a caressé l'âne et s'est mis à lui parler, pour détourner l'animal d'un autre braiment fatal. Juste devant lui, des hommes criaient des ordres à leurs ânes. Les oreilles du petit âne de Djeha se dressèrent. Il voulait faire savoir à ses amis ânes qu'il arrivait. Il leur adressa un long et tonitruant braiment de salutation. C'était le quatrième.
- Amin, Amin ! Cria Djeha, en tombant de son âne. Je suis mort ! Je suis mort !
Les hommes de la caravane proche se sont précipités vers lui. Ils l'ont secoué. Ils l'ont pincé. Il était aussi flasque qu'une sacoche de selle vide.
- Il a dit qu'il était mort, ont dit les hommes. Il doit sûrement savoir. Nous devons le ramener à son village. Ils ont chargé son corps sur son propre âne. Ils sont revenus vers AkShehir, se demandant comment annoncer la nouvelle à sa femme. Ils ont pris un chemin qui leur a semblé être un raccourci pour aller au village.
- Le raccourci est trop boueux, dit l'un d'eux.
- Mais la route est plus longue et trop caillouteuse, dit un autre.
- Le raccourci économisera une heure de voyage, dit un troisième.
Ils n'ont pas cessé de se disputer, jusqu'à..
- Quand j'étais vivant, s'écria Djeha. Quand j'étais vivant, je prenais toujours cette route.
Djeha indiqua le chemin le plus court. Stupéfaits et effrayés, les hommes ont rejoint leurs ânes et filé sans demander leur reste. Arrivé chez lui, Djeha s'est assis sur le seuil, en méditant sur son sort : était-il mort ? Était-il vivant ?

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HISTOIRES LOGIQUES DE DJEHA N° : 86

Le potage du potage



- Quel bel animal ! Dit Djeha, en prenant le lapin dodu que Yacine le braconnier venait de lui offrir.
- Je l'ai attrapé particulièrement pour vous ! Sourit Yacine
- Kalima ! Kalima ! Appela Djeha.
Voilant son visage, Kalima est venu de la cuisine où elle était affairée.
- Regarde le dîner que Yacine nous a apporté !
Djeha a ri sous cape en prévision du bon repas qui l'attendait, comme Kalima prenait le lapin.
- Je lui demande de rester et de le manger avec nous, dit Djeha. Fais pour le mieux pour le cuisiner.
Laissés seuls, les deux hommes se sont assis sur la natte et ont parlé - du moins, c'est Djeha qui parlait et le braconnier qui écoutait. Djeha savait qu'il restait deux heures avant que le repas ne soit prêt, mais quelle meilleure façon de passer deux heures avec un auditeur aussi attentif ? L'arôme piquant du lapin commençait à chatouiller leurs narines. Enfin la porte s'ouvrit, Kalima portant un plateau contenant le lapin et du pilaf ainsi que des tranches de pain.
- Quelle cuisinière ! Soupira Yacine.
- Quel lapin ! Marmonna Djeha, la bouche pleine.
Ils ont mangé jusqu'au dernier morceau.
- Il reste les os ! Dit Djeha repus et somnolent. Les potages de Kalima sont aussi bons que son pilaf.
De retour chez lui, Yacine, annonça à ses voisins comment il avait été royalement traité à la maison de Djeha. Le matin suivant, Djeha était de nouveau
demandé à sa porte, où se trouvaient deux villageois - des étrangers probablement. En se rappelant son plaisir de la veille, Djeha jeta rapidement un coup d'œil à leurs mains. Vides !
- Que voulez-vous ? Leur dit Djeha.
- Nous sommes les voisins du braconnier qui vous a apporté le lapin hier.
Les hommes semblaient attendre quelque chose. Ils ont humé l'arôme qu'exhalait le potage que Kalima était en train de préparer.
Oh ! Un excellent camarade que Yacine ! - Dit Djeha.
Tous les voisins sont les bienvenus. Entrez ! Entrez, le dîner sera bientôt prêt et vous verrez quel bon potage Kalima peut faire avec les os du lapin. Une grande cuisinière que ma Kalima !
Bientôt Kalima apporta un plateau avec trois bols de soupe fumante, une soupe épaisse avec du riz et des légumes et quelques minuscules morceaux de viande de
lapin. Djeha parlait pendant qu'il mangeait, mais sans l'enthousiasme de la veille. Rassasiés, les hommes l'ont remercié pour le repas et sont retournés à leur village, vantant l'hospitalité de Djeha. Le matin suivant, Djeha est allé prudemment répondre à un coup donné à sa porte. Deux autres villageois - des étrangers de nouveau – étaient là.
- En quel honneur, cette visite ? Dit Djeha en jetant un coup d'œil à leurs mains vides.
- Nous sommes les voisins des voisins du braconnier qui vous a apporté le lapin.
Djeha plissa les yeux et leur dit :
- Entrez et venez partager mon modeste repas.
Pendant qu'ils prenaient place, Djeha est entré à la cuisine. Il a versé une bouilloire d'eau chaude sur la cuillerée qui avait servi pour le potage de la veille. Il a versé le liquide obtenu dans les bols qu'il a portés à la pièce où les hommes attendaient.
- Oh les voisins des voisins du braconnier qui m'a apporté le délicieux lapin ! Vous allez adorer ce potage du potage des os du lapin.
Un voisin des voisins de Yacine a regardé son bol d'eau chaude dans lequel surnageaient deux grains de riz à côté de maigres rognures de navet. L'autre voisin des voisins de Yacine a regardé son bol dans lequel surnageaient deux grains de riz avec un lambeau d'oignon et une rognure de carotte. Djeha a fait un grand bruit en vidant son bol avant de raccompagner ses invités.
Et le jour suivant Kalima et Djeha ont pu déguster, sans être dérangés cette fois-ci, un repas bien calme.

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HISTOIRES LOGIQUES DE DJEHA N° : 87

Les baklavas empoisonnés



Une fois, quand Djeha remplaçait l'instituteur du village, les parents d'un de ses élèves lui ont envo